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de Saint Jean de Valériscle

Première vadrouille botanique avec les Mutines Indigènes

Août 14, 2023 | Actualités, Loisirs

L’association « Les Mutines Indigènes », nouvellement créée sur la commune, a pour mission de dévoiler et d’explorer les merveilles et les astuces de la flore sauvage de nos contrées, grâce à des animations ludiques et immersives autour de la botanique. Ce samedi 5 août, elle organisait sa première « vadrouille botanique » sur le thème : les plantes venues d’ailleurs.
Sous la conduite d’Angéline, le groupe composé d’une dizaine de personnes a pu découvrir comment ces plantes exotiques ont colonisé les territoires et particulièrement les bords de rivière. Sur quelques centaines de mètres, le long des berges de l’Auzonnet, les participants ont pu mettre un nom sur chacune d’elles et apprendre beaucoup sur leurs histoires et leurs caractéristiques. Depuis l’ailanthe, introduit en France en 1786, pour réaliser les alignements ligneux dans les avenues et remplacer le tilleul dans les parcs urbains, mais aussi pour l’élevage du ver à soie, jusqu’à la renouée du Japon qu’on retrouve quasiment partout dans le monde, en passant par l’ambroisie dont le pollen est très allergisant , la balsamine de l’Himalaya dont les fruits à peine effleurés projettent leurs graines contenues dans une capsule jusqu’à 2 mètres de la plante, sans oublier le robinier faux-acacia, la canne de Provence, le mimosa, la vigne vierge ou encore le raisin d’Amérique.
Si certains de ces plantes sont présentes depuis plusieurs siècles, elles sont toutes arrivées par bateaux ou ramenées d’autres continents (Asie par exemple, Proche-Orient) pour leurs qualités fourragères, ornementales, leur résistance et leur adaptabilité aux différents milieux… ou accidentellement! D’autres, nombreuses, viennent des jardineries ou directement des bacs d’ornement. Le milieu des rivières, humide et souvent remué est particulièrement propice à leur expansion. Celle-ci est liée aux perturbations humaines des milieux (défrichement, coupes à blancs, réaménagement des berges, déchets verts sauvages, artificialisation des milieux, pollutions ) associés à la forte compétitivité de ces espèces: rhizomes formant d’importantes colonies, croissance rapide, peu d’exigence sur la qualité du sol, élimination de la concurrence via le relâchement de molécules inhibant la germination et la croissance d’autres plantes.
Les milieux non remaniés avec des plantes indigènes sont plus résilients.
Enfin, les plantes nouvellement arrivées sont d’abord introduites, puis sont dites naturalisées au bout de 10 ans, si elles se sont échappées dans la nature et y font leur cycle.
Les plantes exotiques envahissantes sont déjà passées par ces stades mais se sont étendues de manière à impacter une biodiversité indigène déjà bien fragilisée. Laisser la renaturation des milieux est une méthode de gestion des espaces naturels perturbés. Certaines plantes dites exotiques envahissantes, peuvent après plusieurs années, laisser un sol transformé ou dépollué, capable de se végétaliser et disparaissent petit à petit en faveur d’autres espèces.
A notre niveau, privilégier les plantes indigènes dans nos espaces extérieurs peut être une action à privilégier pour aider la résilience de nos milieux et éviter l’introduction d’espèces pouvant perturber davantage les milieux abimés par la main humaine.
Vaste sujet explicité avec beaucoup de pédagogie au travers de plus de 3 heures de vadrouille, une première qui en appelle d’autres pour explorer toute la richesse de notre biodiversité.
Adhésion possible à l’association : 5 euros.
Contacts :
lesmutinesindigenes@etik.com
ou sur facebook