A quelle énergie peut bien fonctionner un marteau perforateur au fond de la mine ? Au charbon, bien sûr ! Et puis, on s’éclairait à la bougie ! Curieux, mais sans plus, les petits Saints Jeannais ont parcouru le stand d’exposition des « Journées mémoire » sur la mine. Il faut dire qu’un seul des enfants avait eu des ancêtres mineurs. Heureusement, Loulou Robert, ancien mineur, et ancien guide à la mine-témoin de Rochebelle était là pour rétablir certaines vérités.
Et les élèves ont appris que souvent, au fond du trou, on travaillait à genoux, en tenant sa lampe à huile dans les dents, car les couches de charbon n’étaient pas très hautes. Et le grisou, cette hantise du mineur, ce gaz sournois qui explosait à la moindre étincelle, pouvait surgir à tous moments.Le mannequin habillé avec le bleu de travail, le casque muni de sa lampe frontale, et son masque à gaz pendu au cou a suscité de nouvelles interrogations. Quand au cabas, d’où dépasse la « fouillette », bouteille contenant un mélange de vin et d’eau, il semblait bien moins sympatique que la glacière aux couleurs vives que papa charge dans la voiture quand on va pique-niquer au bord de la rivière.
Ainsi va la vie. Ces jeunes enfants n’iront pas travailler au fond du trou dès l’âge de treize ans, tout étonnés qu’ils sont par la grosseur du câble qui faisait monter et descendre les « cages » dans le puits.
Dur labeur, tout était noir, tout était froid, rien ne luisait… mais, à cette époque aussi les enfants étaient heureux dans la buée des lessiveuses …
(Jean-Marc Garnier – Correspondant de Saint Jean de Valériscle – Article paru dans Midi Libre le 06/12/2012)