Fabriqué à partir de la silice contenue dans le sable, le verre a engendré une industrie florissante sur le village. Mais l’utilisation intensive du bois de chêne, transformé en charbon de bois pour chauffer les fours, avait entraîné la raréfaction, sinon la disparition de cet arbre sur les collines. Plus de moyen de chauffage, plus de possibilité de fabriquer du verre ou de la chaux.
Gilly, maître verrier, eut l’idée de chauffer ses fours avec du « charbon de terre ». L’expérience fut longue à mettre au point et n’eut que peu de succès sur le moment. C’est dans la bâtisse ancienne du quartier de la Nougarède, devenue habitation que la verrerie expérimentale était installée. Dans quelques caves du village, on peut encore trouver des bouteilles et des bonbonnes provenant de cette verrerie.
Par ailleurs, pour construire maisons et clèdes (petites bâtissent destinées au séchage des châtaignes, un mortier de chaux était nécessaire. Perdus en de nombreux endroits sur nos collines, on retrouve encore les restes de fours à chaux, couronnés par un cône en forme de trémie.
Grossièrement concassées, des pierres calcaires étaient entassées par couches en alternance avec des couches de charbon de bois. Là aussi, on utilisera ensuite le « charbon de terre ». La chaleur de la combustion faisait monter la température à plus de 1000°. Après 3 ou 4 jour de chauffe, les pierres calcaire devenaient de la chaux vive. Rafraîchie à l’eau claire, la poudre devenait chaux éteinte. Mélangée à du sable et de l’eau ce mortier servait à bâtir.
C’est ainsi qu’ont été construits les mas et les maisons anciennes du village. Vous passerez à proximité de l’ancienne verrerie et d’un four à chaux récemment restauré au cours de la balade guidée par Cathy, qui a lieu tous les jeudis matins. Contact 06 50 89 50 30
(Jean-Marc Garnier – Correspondant de Saint Jean de Valériscle – Article paru dans Midi Libre le 11/08/2014)