Une reine et des ouvrières, quelle est cette société loin de l’esprit démocratique ? C’est tout simplement le petit monde d’une colonie d’abeilles. Des milliers de travailleuses infatigables sont au service d’une reine dont la fonction unique, mais essentielle, est de pondre à longueur de journée pour assurer la pérennité de la société butineuse.
La reine devient très prolifique lorsque la nature se couvre d’une multitude de fleurs colorées. Bientôt, la colonie va se retrouver à l’étroit dans son trou de muraille ou dans sa ruche. Une seule solution : Essaimer. Lors de l’essaimage, la vieille reine quitte sa résidence douillette en compagnie de plusieurs milliers d’abeilles pour aller s’installer ailleurs. Tout est prévu dans la résidence d’origine, puisqu’une nouvelle reine va naître et pourra pondre, après avoir été fécondées par quelques mâles. L’essaim, lui, va s’accrocher provisoirement, en attendant que des éclaireuses dénichent un lieu confortable pour installer la colonie. Un trou dans un mur ou dans un tronc d’arbre pourra faire l’affaire. Mais si un apiculteur intervient, c’est dans une ruche à cadre que pourra s’installer la gent ailée.
Cette année, malgré un printemps maussade et humide, les essaimages sont en avance. Ne dit-on pas « Essaim de mai vaut vache à lait, mais essaim de juin vaut botte de foin ». Ce qui signifie qu’un essaim de mai sera prolifique et pourra fournir une récolte à la fin de l’été, tandis qu’un essaim de juin, arrivé tardivement vivotera jusqu’à l’hiver.
Des habitants de Pomier ont signalé un essaim sous le porche d’accès au quartier Un apiculteur sollicité est venu le récupérer pour l’introduire dans une ruche. Rapidement les abeilles cirières vont construire des alvéoles où la reine pourra pondre et où les abeilles pourront emmagasiner le miel nécessaire à leur survie. Dans les jardins, quand le soleil sera enfin décidé à réchauffer la terre, bientôt, les butineuses viendront sur les fleurs des arbres fruitiers et des légumes pour butiner le nectar, et emporter un peu de pollen. En échange, les fleurs seront pollinisées et donneront fruits et légumes à foison cet été.
(Jean-Marc Garnier – Correspondant de Saint Jean de Valériscle – Article paru dans Midi Libre le 13/04/2013)