Castagne, castagnade, brasillée, brasucade, carthagène, ces mots résonnent en ce moment dans tous les villages cévenols. C’est la période automnale, où les « pélous » brûnissants chutent en grand nombre des « castagniers ».
Les bogues explosent en touchant le sol et laissent échapper de belles châtaignes luisantes.
Autrefois, c’était la période des veillées entre voisins autour d’une poêlée de châtaignes crépitantes dans la grande cheminée du mas. Les clèdes (séchoirs à châtaignes) ne fument plus dans le crépuscule humide des matins d’automne, mais la tradition de la brasillée est restée bien vivante.
Comme chaque année, la municipalité avait invité les Saints Jeannais à un moment convivial. Le soleil déclinait au-dessus de la colline. Les poêles trouées se remplissaient de châtaignes. Pas de clinton, mais la carthagène et le vin rosé étaient frais à point. Les cornets en papier journal regorgeaient de châtaignes grillées.
Rapidement, les mains qui s’étaient serrées pour un salut amical se noircissaient en épluchant les châtaignes. L’ambiance était bon enfant. Les conversations allaient bon train. Une bien belle fin de semaine pour tous ceux qui avaient répondu à l’invitation pour une brasucade réussie.
(Jean-Marc Garnier – Correspondant de Saint Jean de Valériscle – Article paru dans Midi Libre le 21/10/2015)