Il fut un temps, pas si lointain, où chaque mas possédait quelques ruches afin de disposer d’un agréable ingrédient sucré : le miel. A force d’observations tranquille et patiente, l’homme a découvert depuis des siècles et des siècles, les bienfaits du miel. Il s’est aussi rendu compte de l’effet bénéfique et prépondérant des abeilles en matière de pollinisation dans la nature. Avoir quelques ruches au milieu de ses arbres fruitiers était donc une nécessité.
Ayant constaté que les essaims d’abeilles logeaient dans des anfractuosités, notamment dans des arbres creux, l’homo sapiens a décidé de créer les mêmes conditions d’habitat à proximité de son habitation.
Un tronc d’arbre trouvé creux, ou que l’on creuse, un croisillon de bois support pour l’essaim, une grande pierre plate dessous et une autre posée dessus voilà un lieu de résidence fort agréable. Il suffisait ensuite d’apporter un essaim dans ce logis, et la ruche-tronc était née.
Il existe encore quelques ruches-troncs en activité dans lesquelles vit l’abeille noire des Cévennes. Une association a décidé de les sauvegarder. Des stages sont organisés pour remettre en état les murets qui supportent les ruches. D’autres stages ont pour but d’apprendre à fabriquer ou restaurer des ruches- troncs, à les entretenir et à récolter le délicieux miel.
A Pomier, l’histoire est un peu différente. Lors de la tempête d’octobre, un vieil arbre s’était couché dans l’Auzonnet. Les bûcherons on débité le tronc qui encombrait le lit de la rivière. Surprise ! Dans l’un des tronçons se trouvait un essaim qui hivernait. Les membres de l’association « L’Arbre aux Abeilles » sont donc venus récupérer, non pas un essaim, mais une ruche-tronc toute prête et déjà habitée. Elle sera installée en bonne compagnie au milieu d’autres ruches- troncs pour assurer la pérennité de l’espèce autochtone : «l’Abeille noire des Cévennes ».
(Jean-Marc Garnier – Correspondant de Saint Jean de Valériscle – Article paru dans Midi Libre le 03/01/2013)