UNE STÈLE POUR NE PAS OUBLIER
Mai 14, 2012 | Actualités
C’est un trou de verdure où chante une rivière … C’est un petit mont qui mousse de rayon. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue dort … Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, … il a deux trous rouges au côté droit.
Ce poème de Rimbaud, simple et émouvant a été une triste réalité pour beaucoup de jeunes soldats de la dernière guerre.
C’était en Lorraine, le 9 juin 1940, cinq soldats français du 55e régiment d’infanterie alpine patrouillent dans la forêt. Le lieutenant Pierre Blanc marche en tête. A sept heures du matin, soudain, au sommet du Kreuzberg, lieu dit du village de Sturzelbronn, ils tombent dans une embuscade et sont tués. Ils sont « Morts pour la France » dans ce coin de Moselle. Parmi eux, le caporal Marcel Compan 28 ans, né à Saint Jean de Valériscle le 11 janvier 1912.
Ces faits étaient ignorés par les habitants de Sturzelbroon car le village avait été évacué dès septembre 1939. La publication récente du livre « Lettres à Maïou », correspondance entre le lieutenant Pierre Blanc et « Maïou » sa fiancée à cette époque, a suscité l’intérêt du maire du village lorrain. Une enquête a été lancée auprès des services du Souvenir Français et les noms des victimes ont été retrouvés. Si bien que le 9 juin 2011 une stèle fut inaugurée en présence des autorités civiles et militaires. Le sculpteur Bernard Pétry a créé la stèle qui porte la plaque où figurent les noms des cinq soldats. Un détachement du 16e bataillon de chasseurs de Bitche, une délégation du Souvenir Français encadré de deux portes drapeaux et de nombreuses personnalités locales ont rendu les honneurs devant cette stèle érigée pour « Ne jamais oublier ».
Marcel Compan était marié à Odette Pellet. Ils avaient un fils Bernard, actuellement domicilié en Avignon. Avec son épouse, ils s’étaient rendus sur les lieux pour participer à la cérémonie commémorative.
A Saint Jean, la cérémonie du souvenir « pour ne pas oublier » aura lieu le mardi 8 mai à 11 h. Rassemblement devant la mairie.
(Jean-Marc Garnier – Correspondant de Saint Jean de Valériscle – Article paru dans Midi Libre le 05/05/2012)